Comme on sert le Cerf
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Ce scénario s'adresse à des personnages expérimentés ; en effet, l'aventure qui attend les PJ est dangereuse et risque d'être vorace en points de Providence... Un ou deux combattants et au moins un personnage lettré et diplomate sont indispensables. Un médecin ou un barbier peuvent se révéler très utiles. Avec des adaptations mineures, ce scénario peut facilement être joué ailleurs que dans le Lyonnais et au cours d'une autre guerre civile de la deuxième moitié du XVIo siècle. Introduction ...Contient : personnage (6), pj (127)Comme on sert le Cerf Ce scénario s'adresse à des personnages expérimentés ; en effet, l'aventure qui attend lesPJest dangereuse et risque d'être vorace en points de Providence... Un ou deux combattants et au moins unpersonnagelettré et diplomate sont indispensables. Un médecin ou un barbier peuvent se révéler très utiles. (...)
Tout le lyonnais s'embrase, partagé entre bandes huguenotes et foyers de résistance catholique. LesPJprennent la fuite hors de Lyon pour tenter de gagner Villefranche-sur-Saône, encore tenue par des troupes royales. (...)
Malheureusement la vallée de la Saône est déjà contrôlée par des détachements d'Enfants Perdus du Baron des Adrets, et lesPJdoivent quitter la route de Villefranche pour essayer de contourner l'ennemi par la montagne, en empruntant la route de Caluire. (...)
Pour rajouter du piment, faites de cette fuite une course-poursuite haletante, en jetant sur les traces de vosPJun de leurs vieux ennemis huguenots ayant survécu aux scénarios précédents, accompagné par toute une cornette de chevau-légers. (...)
(Il peut s'agir de Morimont du comte de Jussac ou du lieutenant de Cassagnac...) Au soir du 30 avriL lesPJdéboucheront dans le bourg du Bois d'Oingt, sur la vallée de l'Azergues. Ils y seront secourus par le sieur François d'Azergues, le hobereau catholique local, mais ils y seront également encerclés par les insurgés réformés du pays, renforcés par la cornette de leurs poursuivants... La Trame : Dans la nuit du 30 avril, les maigres forces du sieur d'Azergues, secondées par lesPJ, doivent se défendre contre un assaut particulièrement violent mené par les huguenots. A la fin du combat, les hommes du sieur d'Azergues se rendent compte de l'absence de leur seigneur. (...)
Les défenseurs catholiques du Bois d'Oingt vont alors s'accuser mutuellement du meurtre - ou accuser lesPJ; lesPJauront dès lors la tâche délicate de tenter de calmer les querelles pour fédérer les forces catholiques contre leurs ennemis. Si lesPJne s'interposent pas, les huguenots sauront profiter des dissensions adverses pour prendre d'assaut la position catholique... (...)
Bien sûr, le meilleur moyen de ramener le calme chez les catholiques sera d'enquêter et de découvrir l'assassin du sieur François d'Azergues. Cette enquête sera agitée, puisque émaillée par les offensives huguenotes, et plongera lesPJau coeur de vieux secrets familiaux... L'histoire : 1. L'Amazone de la Chapelle-Vendômoise : Jeanne d'Azergues, née Jeanne de Certeau, a vu le jour aux aurores du siècle, en l'an de grâce 1501. (...)
Elle estime qu'il est désormais autant son ennemi que Jacques de Francheville : et elle décide de le supprimer. 10. LesPJdébarquent : Au début de la nuit lesPJdéboulent donc à bride abattue au Bourg d'Oingt talonnés par leurs poursuivants. Ils bousculent les soudards huguenots de Jacques de Francheville et Jobelin Richet et sont recueillis par les catholiques. (...)
En effet jusqu'à leur arrivée, Jacques de Francheville a retenu les huguenots; il espère toujours une situation négociée avec les d'Azergues. Mais l'officier qui poursuit lesPJva le pousser à attaquer l'enclave catholique. En outre, le renfort des chevau-légers donne aux protestants une très nette supériorité en hommes et en matériel, qui va balayer les derniers scrupules de Jacques de Francheville. (...)
Dès lors, les assauts vont se succéder tout au long de la nuit contre les assiégés... 11. Comme on sert le cerf : Au cours de l'heure qui suit l'accueil desPJet le premier assaut huguenot François se retire dans ses appartements pour trouver un peu de repos. (...)
Il y est seul car sa femme, Marie, et sa mère, Jeanne, veillent sur Anne ; Louis se renseigne sur l'évolution de la situation auprès desPJ, Gratien monte la garde sur les barricades. C'est alors que Jeanne quitte Marie en prétextant qu'elle a besoin d'un peu de repos et se rend dans la chambre de son fils. (...)
D'où un changement de comportement très bizarre chez le jeune homme... L'action : 1. La fuite hors de Lyon A vous d'organiser à votre convenance la fuite desPJhors de Lyon, dans la nuit du 29 au 30 avril1562. L'idéal est d'essayer d'établir une relation avec les scénarios que vous avez pu faire jouer auparavant. Exemple de situation initiale : si lesPJsont des membres de la maison de Sanceny (voir Le Rimailleur Ferraillé), ils sont restés jusqu'à présent à l'Hôtel de la Rigaudière pour veiller sur la sécurité de Madame la Baronne et de Mademoiselle Agrippine. Si aucun de vosPJn'a de compétences médicales, César peut aussi être présent - un médecin ou un barbier peuvent être très utiles au cours du scénario. (...)
Dès le début de la guerre, le Baron est parti rejoindre le Duc de Guise, et FrançoisDonatien a repris son service d'officier dans les compagnies d'ordonnance. Dans la nuit du 29 au 30 avri11562, lesPJsont réveillés par des rumeurs d'arquebusades et d'émeutes qui semblent éclater en plusieurs quartiers. (...)
A vous de mettre en scène la fuite de la Baronne, de Mademoiselle Agrippine et éventuellement de César, sous la protection desPJ. Mettez l'accent sur le chaos qui règne dans les rues, emplies de fumées, des éclairs sporadiques des arquebusades, des cavalcades de bandes d'émeutiers et de fuyards... Vous pouvez plonger vosPJdans un ou deux accrochages (en particulier aux portes de la ville, théâtre de combats violents), mais veillez à ce qu'ils puissent s'enfuir sans trop de mal - la suite du scénario devrait les mettre à rude épreuve. (...)
115 aperçoivent surtout les taches claires des casaques blanches, couleur des rebelles. Un officier semble les repérer et lance de loin un 'Qui vive !'. LesPJreconnaissent la voix d'un vieil ennemi choisissez un gaillard bien retors parmi ceux qui ont survécu aux précédents scénarios, comme Morimont, le comte de Jussac, le lieutenant de Cassagnac... Dès lors, lesPJdevraient paniquer et se rabattre sur les collines. Dès qu'ils font mine de prendre la fuite, les chevau-légers huguenots leur donnent la chasse. Sur le coteau, lesPJtrouvent le chemin de Caluire, qui devrait les mener vers le Bois d'Oingt... L'aube les surprendra en train de gravir le flanc de la colline, toute une cornette de cavalerie aux trousses. (...)
Vous pouvez la traiter de façon elliptique, ou en faire un moment fort. Dans ce cas, multipliez les tests d'équitation - si lesPJen ratent, ils sont rattrapés par un ou deux chevau-légers en pointe, et de brefs accrochages peuvent avoir lieu. (...)
Mais ne faites pas perdre de vue que la supériorité numérique des chevau-légers rendra tout affrontement direct fatal auxPJ. Méfiez-vous aussi dePJastucieux qui tenteraient de se dissimuler pour laisser passer leurs poursuivants et rebrousser chemin ; une bonne parade consiste à laisser en arrière une vingtaine de chevau-légers qui abreuvaient leurs chevaux à une fontaine ou à une source... 115 rabattront à nouveau lesPJvers le Bois d'Oingt et les empêcheront de reprendre la direction de Villefranche. 2. Arrivée au Bois d'Oingt : En fin de soirée, lesPJont les jambes et les reins rompus par la chevauchée ; leurs chevaux sont trempés de sueur et bronchent d'épuisement. Les montures des chevau-légers ne semblent guère en meilleur état, mais les huguenots les talonnent toujours. C'est alors que lesPJs'engouffrent dans le bourg du Bois d'Oingt. L'entrée du village est tenue par quelques gens de pied de Jacques de Francheville, dont les panaches ou les casaques blancs montrent l'appartenance au camp rebelle. LesPJpourront facilement les bousculer, mais, un peu plus loin, une dizaine de piquiers tentent de les arrêter. (...)
C'est alors qu'une arquebusade nourrie part d'une barricade dressée au bout de la rue : Gratien d'Azergues et Henriot La Gaule ont aperçu lesPJet ont donné l' ordre d'ouvrir le feu sur les piquiers. Le barrage huguenot est disloqué par la fusillade, et lesPJaperçoivent Gratien d'Azergues qui leur adresse de grands signes et leur crie de rejoindre la protection de la barricade et de ses gens. Si vous voulez rendre la tension insoutenable, quelques chevaux dePJtombent alors d'épuisement ou sont fauchés par des balles perdues, et les chevau-légers s'engouffrent en chargeant dans la rue sur leurs arrières... Toujours couverts par les gens d'armes de Gratien, lesPJpeuvent alors gagner in-extremis la barricade, alors que la première vague des chevau-légers se brise contre un feu nourri. Les chevau-légers refluent rapidement, et lesPJsont chaleureusement accueillis par les d'Azergues. Le père Bouillard, François et Louis ont été attirés par la fusillade, et lesPJse retrouvent rapidement entourés par la plupart des protagonistes masculins du drame... François d'Azergues se présente comme le sieur du Bois d'Oingt et invite lesPJà se restaurer et se reposer dans son hôtel, situé en face de l' église. Là, lesPJpourront faire plus ample connaissance avec leurs sauveurs, avoir une conversation avec François d'Azergues qui leur permettra d'avoir un aperçu de la situation locale et apprendre que sa nièce Anne est en train de mourir, veillée par sa tante et par sa grand-mère. Comme lesPJsont épuisés, il y a fort à parier qu'ils accepteront avec reconnaissance un appartement pour se reposer. (Si vos joueurs rechignent, n'hésitez pas à leur faire faire des tests sous Endurance ; ceux qui échouent subissent des malus provoqués par l'épuisement. (...)
Ceux qui réussissent subissent la menace de subir d'autres tests ultérieurs...) C'est pendant le repos desPJque Jeanne tuera François, à quelques mètres à peine. 3. Le siège du bourg du Bois d'Oingt : Le Bois d'Oingt est un gros village, bâti sur le coteau qui domine l'Azergues, une petite rivière qui va se jeter dans la Saône. (...)
La place est le centre névralgique du bourg : il faut la traverser pour emprunter la route qui va de Lyon à Villefranche en passant par les collines. Trois rues y donnent accès : la rue de Caluire au sud (par laquelle sont arrivés lesPJ), la rue Ansière à l'est, qui longe le chevet de l'église (et part en direction de Villefranche) et la rue du Vieux Moulin à l'ouest, qui descend vers l'Azergues. (...)
On y dénombre trente arquebusiers, dix arbalétriers et trente fantassins armés de piques ou de cognées. A ces effectifs, il faut rajouter les cinquante chevau-Iégers qui ont donné la chasse auxPJ(moins ceux qui ont été éventuellement abattus en chemin). Les barricades sont des entassements anarchiques de meubles, de charrettes et de bois de chauffe. Elles sont suffisament épaisses pour arrêter les balles et les carreaux. Unpersonnagequi tire sous la protection de la barricade ne peut être touché qu'à la tête, aux bras ou aux mains ; unpersonnagequi défend la barricade avec une arme d'hast ne peut être touché qu'à la tête, aux bras, aux mains ou au corps. Les coups localisés dans les membres couverts se perdent dans la barricade. 4. Deuxième assaut huguenot : Alors que lesPJdorment depuis une bonne heure, leur sommeil est troublé par plusieurs coups de feu. Henriot La Gaule fait irruption dans leur chambre, leur annonce que les huguenots lancent un nouvel assaut et que Monsieur d'Azergues les supplie de joindre leurs forces à celles des défenseurs. (LesPJpenseront sans doute que ce 'Monsieur d'Azergues' est François, alors qu'il s'agit de Gratien. Par la suite, cette confusion pourrait lancer lesPJsurf une fausse piste, s'ils se mettaient à soupçonner Henriot du meurtre...) Gageons que lesPJrejoindront les barricades ; un excellent arquebusier peut s'installer dans le clocher, d'où il possèdera une vue plongeante sur la rue Ansière - mais où il risque d'être pénalisé par des malus distance (20 pas de la barricade). La tour de l'hôtel d'Azergues offre aussi un beau point de vue, mais elle est éloignée d'environ cinquante pas des barricades, ce qui rend les tirs extrêmement imprécis. (...)
Mettez en scène un accrochage confus et violent, déchiré par les flammes des pistolets et des arquebuses, le fracas des détonations et les hurlements des combattants, envahi par la fumée épaisse de la mousqueterie qui prive bientôt les défenseurs des barricades de presque toute visibilité. Ce combat est aussi une bonne occasion pour familiariser lesPJavec les personnalités du camp catholique. Gratien d'Azergues galvanise ses hommes par son courage tranquille et les bravades insolentes lancées à l'ennemi. (...)
Un paysan furtif (Benoît Trognet) prend un malin plaisir à abattre sergents et lanspessades ennemis... Laissez aussi vosPJprendre la part qu'ils désirent à la bagarre, et s'y illustrer s'ils font preuve de panache. Finalement, les huguenots battront à nouveau en retraite. (...)
Personne ne l'a vu au cours de la fusillade, et l'inquiétude gagne également Henriot La Gaule. Si lesPJse mêlent à leurs recherches, laissez-les découvrir le cadavre égorgé de François. Sinon, c'est Marie, la femme de François, qui le découvre, et qui fait retentir tout l'hôtel d'Azergues de ses hurlements. (...)
Louis d'Azergues comme Gratien jurent de retrouver le meurtrier et de lui brûler la cervelle. Ils demandent auxPJde les aider dans leur entreprise - et cette demande est empreinte de soupçon si lesPJn'ont pas participé à la défense des barricades. En effet, dans un premier temps, tout le monde pense que François a été tué pendant le combat. LesPJse retrouvent donc à enquêter sur un meurtre, dans un quartier en état de siège. Dès lors, le scénario devient très ouvert. Voici l'exposé d'un certain nombre de pistes que vosPJpourront suivre, mais attendez-vous à improviser - car les joueurs savent toujours se montrer surprenants... 6. La chambre du mort : Sur place, lesPJpeuvent découvrir plusieurs indices intéressants en examinant le corps : 1° S'ils examinent la dague qui a servi à tuer François d'Azergues, la plupart des familiers la reconnaîtront comme étant l'arme du défunt. (...)
D'autre part, le sang du mort est à demicoagulé quand on le découvre, ou complètement coagulé si lesPJattendent quelques temps avant de l'examiner ; cela semble signifier que François a été tué depuis un certain temps, sans doute avant l'assaut des huguenots... 4° UnPJparticulièrement astucieux qui chercherait à définir le 'style' d'attaque employé par l'assassin peut effectuer un test sous 'Vénerie': si le test est réussi, il pourra remarquer que François a été 'servi' comme on achève le gibier. (...)
A partir de 1561, il n'est plus fait mention de cette affaire. Permettez aussi un test de 'Comptabilité' auxPJqui lisent le cahier: si ce test est réussi, lesPJdécouvriront que de 1557 à 1560, François semble avoir envoyé des sommes de plus en plus importantes à un destinataire inconnu à Lyon. A partir de juin 1560, c'est le destinataire mystérieux qui s'est mis à envoyer de l'argent à François; mais les sommes rendues sont loin d'égaler les sommes données par François. Dans les papiers, lesPJpeuvent aussi trouver une lettre griffonnée à la diable. Un test de 'Calligraphie' réussi permet de déduire que l'encre est très récente (quelques heures tout au plus), et qu'elle a dû être rédigée sur un support instable (un dos ou une cuisse). (...)
Vous me saurez bien contrariez de cette situation, et je souhaite qu'il ne faut y voire feslonie de vostre part. J'attens de vos explications sans delaiz.. J. de F.' Si lesPJsoupçonnent grâce à cette lettre la collusion entre François et son ennemi, ils pourraient être tentés d'abandonner l'enquête, sous prétexte que le meurtrier est sans doute un bon catholique et un loyal sujet de sa majesté Charles IX... Dans ce cas, Jacques d'Azergues (qui craint le meurtrier...) pousse lesPJà ne négliger aucune piste, et laisse entendre que cette lettre peut être un faux laissé par l'assassin et destiné à lancer les enquêteurs sur une fausse piste... 7. Collecter les témoignages : Selon toute logique, lesPJdevraient partir à la chasse aux renseignements. Suivent un certain nombre d'informations (et de mensonges) qu'ils pourront recueillir auprès des principaux PNJ. (...)
Ne perdez jamais de vue que la plupart des PNJ suivent des objectifs personnels et qu'ils nourrissent parfois de fortes inimitiés les uns envers les autres, ce qui peut orienter fortement leurs témoignages. En outre, les PNJ ne fourniront bon nombre de leurs informations que si lesPJposent les bonnes questions... Jeanne d'Azergues : Elle prétend ne rien savoir (et prend lesPJavec hauteur...) Elle se dit sourde et elle ajoute que les arquebusades accentuent ses bourdonnements d'oreille - alors, entendre un meurtrier qui se glisse dans la demeure. (...)
Elle pourra exposer très longuement les griefs qu'elle a contre les Francheville... A propos de la naissance d'Anne, elle refusera obstinément de livrer l'identité du père. Si lesPJlui demandent la teneur de la conversation qu'elle a eue avec François au début de la soirée, Jeanne leur répond avec hauteur qu'il s'agit d'une affaire de famille et que leur question est déplacée et discourtoise. DesPJattentifs (Test de 'Perception' réussi) pourront remarquer qu'il y a des taches de sang sur les manches et le busc de la robe de Jeanne. (...)
En revanche, si l'on a découvert que la mort de François remonte avant l'assaut des rebelles, Louis ne devrait plus être suspect, puisqu'il a passé beaucoup de temps à interroger lesPJsur leur fuite hors de Lyon au début de la nuit. Louis peut livrer des informations précises sur l'affaire Germain Trognet, et orienter les soupçons desPJsur Benoît Trognet. A propos des mouvements financiers du Livre de Raison de François, il prétendra que ces sommes lui étaient confiées pour être investies dans de lucratives affaires. (...)
Il connaît également l'anecdote de la chasse de La Chapelle-Vendômoise, que Jeanne lui a maintes fois raconté dans son enfance. Si lesPJcommencent à soupçonner le lien qui associe Louis à Jacques de Francheville, il peut devenir plus bavard - il peut par exemple révéler le nom du père d'Anne, ou encore l'amour scandaleux des deux jeunes gens. (...)
Il peut aussi insister sur la tension très vive qui opposait Gratien à son père à la suite du projet de mariage d'Anne... Il peut alors orienter lesPJ(avec mille scrupules hypocrites) sur la piste de son neveu ; après tout, c'est à Gratien que revient le titre seigneurial. (...)
Marie d'Azergues : Interroger Marie demandera des trésors de diplomatie. Submergée par le chagrin et l'horreur, elle est en pleine crise de nerfs. Si lesPJparviennent à la calmer, elle n'en reste pas moins submergée par la peur, car elle soupçonne que les assassins d'Anne et de François se dissimulent parmi ses familiers. Avec beaucoup de douceur et de psychologie, lesPJpeuvent néanmoins obtenir des renseignements intéressants. Elle peut révéler auxPJque l'argent envoyé à Lyon était destiné à éponger les dettes de jeu de Louis. Elle peut aussi dire que Louis a gagné un grand empire sur son aîné à partir du moment où il est parvenu à le dépêtrer de l'affaire Trognet. Si lesPJse montrent particulièrement habiles, elle pourra même livrer des renseignements capitaux : d'une part, l'acharnement avec lequel Louis a harcelé Anne quelques heures auparavant, sur son lit de souffrances, pour la convaincre de plaider la capitulation auprès de son cousin (mais Marie n'en a pas saisi le détail, car Louis parlait à voix basse) ; d'autre part, le fait que Madame Jeanne a quitté la chambre de Jeanne à deux reprises: la première fois pour aller discuter en tête-à-tête avec François (absence que Louis que Louis mit à profit pour harceler Anne), la seconde fois pendant une demi-heure, pour se reposer. La première absence de Jeanne eut lieu une heure environ avant l'arrivée desPJ. La seconde absence eut lieu entre l'arrivée desPJet l'assaut des huguenots. DesPJattentifs (Test de 'Perception' réussi) pourront remarquer qu'il y a des taches de sang sur les manches et le busc de la robe de Marie. S'ils le lui font remarquer, elle s'effondrera en larmes et leur expliquera qu'il s'agit du sang d'Anne, qui a dû souiller ses vêtements quand elle a tenté de panser sa plaie. (C'est la vérité.) Si lesPJlui demandent si Jeanne l'a aidée à soigner la jeune fille, elle répondra par la négative - sauf si Jeanne est présente. (...)
Gratien d'Azergues : Gratien aura un comportement très ambigu : tout d'abord, il se montrera certes bouleversé par l'assassinat de son père, mais il se montrera aussi très ouvert avec lesPJ, et manifestement désireux de retrouver l'assassin. Vers minuit, Jeanne le prendra à part et lui révélera toute la vérité. (...)
A partir de ce moment, Gratien changera du tout au tout. Il deviendra méfiant, distant, et n'hésitera pas à faire obstruction aux recherches desPJ. Il pourra devenir dangereux si lesPJne réagissent pas avec diplomatie. (Il pourra par exemple provoquer en duel unPJqu'il juge indélicat...) Avant minuit, Gratien est prêt à fournir toutes les informations qu'il connaît. (...)
Après minuit, Gratien devient extrêmement sombre et cassant. Il devient très susceptible, et risque de devenir vindicatif à la moindre vétille. Si lesPJsoupçonnent Jeanne, il n'hésite pas à venir froidement défier le meneur desPJpour 'défendre l'honneur de son aïeule'. La seule façon de l'adoucir est de tenter de soigner Anne. (...)
S'il apprend que c'est Benoît Trognet qui a abattu Anne, ille cherche et l' arquebuse sans sommation. Anne d'Azergues : Anne est inconsciente quand lesPJarrivent au Bois d'Oingt... Il semble donc difficile de l'interroger. Un médecin ou un barbier pourront toutefois l'examiner. (...)
Un test difficile de 'Chirurgie' réussi permettra d'extraire la balle sans tuer la malheureuse - si le test échoue, Anne meurt au cours de l'opération. Unpersonnagedoté de la compétence 'Armurerie' pourra examiner la balle ; s'il réussit son test sous 'Armurerie', il pourra remarquer le calibre assez important du projectile, et conjecturer qu'il a sans doute été tiré par une arquebuse ou une pistole, non par un pistolet. (...)
L'insistance de son oncle Louis a paru bizarre à Anne ; elle s'est étonnée que ce soit lui, et non son oncle François, qui lui ait fait cette demande, car c'était François qui était le chef de famille et le seigneur du bourg. Henriot La Gaule : Henriot ne se fiera qu'à desPJayant fait preuve de courage au feu. Il connaissait bien Pierre d'Azergues, et possède pas mal d'informations sur les problèmes que Jeanne rencontra avec les Francheville lors de la captivité de son mari, en 1525-1528. (...)
Au sujet de Jeanne, il insinuera qu'avant d'avoir épousé le sieur Pierre d'Azergues, elle fut la putain du roi François I. Il se fera un plaisir de révéler auxPJqu'Anne est une bâtarde, née de père inconnu. Il révélera aussi que les gens du pays considèrent Louis d'Azergues comme un débauché, qui disperse la fortune familiale dans les bordels et les cabarets. (...)
Enfin, il affirmera aussi que Gratien et Anne couchaient ensemble. Si on l'interroge sur la mort de son frère, il se montre d'abord très réservé. Si lesPJgagnent sa confiance, il leur expliquera l'affaire par le menu, en précisant bien que son frère a été assassiné de deux balles tirées dans le dos. Il invitera lesPJà aller voir le curé pour vérifier ses dires. Il crache sa haine pour les meurtriers, François et Henriot, et pour leur complice, Louis, qui a étouffé l'affaire. (...)
Mais l'information la plus fiable et la plus intéressante que puisse fournir Benoît Trognet est la suivante : peu de temps avant l'arrivée desPJ, il a vu un petit garçon se glisser furtivement hors de l'hôtel d'Azergues et se faufiler au-dessus de la barricade en direction des quartiers tenus par les huguenots. (...)
Il a reconnu l'enfant: il s'agit de David Richet, le fils du laboureur Richet, l'un des huguenots les plus influents du bourg. 8. Les huguenots reviennent à la charge : Alors que lesPJsont occupés à chercher le meurtrier du sieur du Bois d'Oingt, les huguenots s'acharnent à prendre la place. (...)
Ils semblent se livrer à une grande activité derrière leur protection, mais il est impossible de voir ce qu'ils font Unpersonnagequi aura la (très) bonne idée de monter dans le clocher s'apercevra que l'ennemi est en train de mettre en batterie une couleuvrine sous le couvert des charrettes. (...)
Les huguenots remettent en place les charrettes pour recharger à l'abri leur canon. A partir de ce moment, chronométrez secrètement les réactions de vosPJ, car les huguenots mettront huit minutes pour recharger le canon et faire feu à nouveau ; si un deuxième boulet est tiré sur la barricade, celle-ci explose et les huguenots lancent un assaut massif sur la brèche...PJet défenseurs, dépourvus de protection, perdent l'avantage de la situation. Cet assaut pourra être repoussé, au prix de lourdes pertes, mais l'assaut suivant submergera les catholiques. (...)
La meilleure solution reste l'attaque pour détruire la batterie ennemie. Si au bout de cinq minutes lesPJn'ont pas proposé cette action, c'est Gratien et Henriot qui prennent l'initiative de l'assaut... Il restera alors trois minutes pour neutraliser le canon. Outre lesPJqui se lancent dans l'assaut, le commando catholique comporte Gratien, Henriot, trois arquebusiers et trois piquiers. (...)
Appliquez-leur les dégâts suivants : à 10 pas et moins du fauconneau : Dégâts 6 à 11 à 20 pas du fauconneau : Dégâts 5 à 21 à 30 pas du fauconneau : Dégâts 4 à 31 à 40 pas du fauconneau : Dégâts 3 à 41 à 50 pas du fauconneau : Dégâts 2 à 51 à 60 pas du fauconneau : Dégâts 1. 4. S'emparer de la batterie : cela n'a de sens que si un desPJau moins dispose de la compétence 'Artillerie'. En outre, il faut au moins cinq hommes solides (plus de deux en Puissance) pour manoeuvrer ou déplacer le fauconneau, et il faut en outre récupérer tonnelets de poudre noire (un homme peut en porter au maximum deux) et les boulets de calibre 7. (...)
La meilleure chose à faire consisterait à retourner immédiatement le fauconneau contre les huguenots et à les canonner à brûle-pourpoint mais si aucun desPJn'a la compétence ' Artillerie' , ils peuvent très bien faire sauter le canon accidentellement.. Comme il serait trop long de recharger le canon, il serait préférable de l'abandonner et de le faire exploser. (...)
Il s'agit en fait d'une diversion : pendant ce temps, quinze gens de pied démolissent la porte murée en sous-sol et tentent de s'infiltrer dans l'hôtel d'Azergues. Si desPJse trouvent dans l'hôtel, ils pourront donner l'alerte à temps, en ayant perçu les coups sourds des masses et des pics ; dès lors, il sera facile de tenir l'escalier de la cave avec une poignée de défenseurs et de massacrer tous les assaillants, incapables d'attaquer à plus de deux de front. (...)
Gratien et Henriot mènent immédiatement une charge contre cette nouvelle menace, mais en laissant le reste de leurs hommes aux barricades. Tout dépendra alors desPJ: s'ils n'interviennent pas au secours de Gratien et d'Henriot, ceux-ci seront dépassés par le nombre et massacrés par les huguenots. (...)
Dès lors, les catholiques perdent espoir et commencent à se débander, et les huguenots parviennent à s'emparer de la place. Si lesPJprêtent main-forte à Gratien et à Henriot, Benoît Trognet se joint à eux, et la bataille tout entière dépendra de l'issue du combat contre l'hôtel d'Azergues. (...)
Qu'elle soit morte ou vivante, le comte de Secondigny se découvre devant le lit de la jeune fille et exige que tous saluent Mademoiselle Anne de Cossé, la fille de Monsieur le Maréchal de Brissac. Si lesPJont soigné Anne, le comte leur affirme qu'il est leur obligé. Il leur devra une faveur s'ils sont nobles, ou leur remettra 100 livres s'ils sont roturiers... (Si lesPJsont arrêtés comme meurtriers, mais qu'ils ont soigné Anne, le comte de Secondigny pourra les libérer une fois quitté le Bois d'Oingt, ce qui sera sa façon de leur accorder une faveur. (...)
) Le comte demeurera avec sa compagnie de gendarmes jusqu'aux funérailles d'Anne, puis, après avoir laissé vingt hommes pour garder le bourg, reprendra le chemin de Paris. Il proposera auxPJde l'accompagner s'il a acquis une bonne opinion d'eux. Nota-Bene : Après la mort de son frère, sensiblement à la même époque que ce scénario, le comte de Secondigny sera amené à faire une très brillante carrière politique et militaire. (...)
Après la Saint-Barthélémy, il rejoindra les rangs des Malcontents, sera arrêté, puis relâché pour négocier la fin de la cinquième guerre civile. Autant dire que si lesPJgagnent son estime, ils auront gagné un protecteur puissant, et la possibilité d'entrer à la cour de Charles IX, à leurs risques et périls... 10. Les conclusions de l'enquête : Occupés par le siège, lesPJpeuvent décider de négliger l'enquête. Grave erreur ! Ce sont des étrangers, et ils étaient présents dans l'hôtel d'Azergues quand François a été assassiné. (...)
Si en plus, ils ne s'illustrent pas dans la défense des barricades, on les prendra pour des agents huguenots infiltrés ! Bref, l'enquête prendra rapidement un caractère vital pour lesPJ: leur premier objectif étant de se disculper de l'accusation de meurtre ! Au matin, si les huguenots emportent la place, il se déroule un affreux carnage - et lesPJsurvivants auront de toute façon échoué le scénario... Ils n'auront plus d'espoir sinon dans la fuite. (...)
En revanche, si les catholiques tiennent la position jusqu'à l'arrivée du comte de Secondigny, la situation desPJvariera grandement en fonction du résultat de leur enquête : A. Ils n'ont pas enquêté, ou n'ont pas de suspect, mais ont participé vaillamment à la défense de la place : Gratien d'Azergues leur demande raison du meurtre de son père. Il est encore possible de le convaincre de l'innocence desPJà l'aide d'une argumentation serrée ou, en désespoir de cause, en recourant à un duel. Si vraiment lesPJn'arrivent pas à se dépêtrer des soupçons portés sur eux, le comte de Secondigny les place aux arrêts et les rapatrie, prisonniers, sur Paris... (Ils ne gagnent pas le point de Providence accordé pour un scénario réussi.) B. LesPJn'ont pas enquêté, ou n'ont pas de suspect, et n'ont pas fait preuve de courage au combat : Toute la maison d'Azergues les accuse du meurtre et d'être des agents des hérétiques. (...)
(Ils ne gagnent pas le point de Providence accordé pour un scénario réussi.) C. Erreur judiciaire. LesPJont enquêté, mais se trompent de coupable : Le comte de Secondigny arrête le malheureux suspect. Plusieurs mois plus tard (pendant un autre scénario, par exemple), lesPJapprendront que le suspect a été reconnu innocent et relâché. Ils se seront fait un solide ennemi par la même occasion... (Dans ce cas de figure, non seulement lesPJne gagnent pas le point de Providence accordé pour un scénario réussi, mais leur erreur peut être considérée comme une infamie à rajouter à d'autres actes éventuellement indignes commis au cours du scénario : si le total de ces infamies atteint trois ou plus pour unPJ, il perd un point de Bienveillance...) D. LesPJont découvert que Jeanne avait tué son fils : Ils peuvent dénoncer la vieille dame au comte de Secondigny ; celui-ci la met en état d'arrestation, mais par égard pour sa loyauté au parti royal et pour son grand âge, il la laisse sous la garde de son petitfils, le nouveau sieur d'Azergues. LesPJpeuvent aussi estimer qu'il serait bien cruel de dénoncer Jeanne et, après en avoir conféré avec ses proches, décider de garder le secret. Dans un cas comme dans l'autre, considérez que vosPJont réussi le scénario. Les personnages : François d'Azergues, sieur du Bois d'Oingt (la victime, le fils aîné de Jeanne) : Portrait Physique : François d'Azergues est un gentilhomme grisonnant, un peu bedonnant et essoufflé, le front barré par des rides de souci. (...)
Il porte un pourpoint de buffle, un beau baudrier où sont passées une dague et une épée italiennes. Il s'adressera avec une grande civilité auxPJ, mais semble manifestement un peu dépassé par les événements. Portrait moral : LesPJne pourront s'en faire une idée qu'au travers des témoignages parfois contradictoires des survivants. En fait, François était un homme mesuré, parfois un peu faible. (...)
Anne d'Azergues (la fille naturelle du Maréchal de Brissac) : Portrait Physique : Anne est une jolie jeune fille, à la peau de pêche, aux cheveux soyeux et à la complexion délicate. LesPJne la verront qu'à l'agonie ou morte... Blessée, elle est brûlante de fièvre, baignée de sueur, les yeux et les joues déjà mangés de cernes sinistres. (...)
Elle évoque avec nostalgie sa vie à la cour du roi, sa jeunesse dans la Vallée de la Loire... Ce n'est qu'avec desPJattentifs, qui supporteront longuement ses récits du passé, qu'elle contera peut-être l'épisode de la Chapelle-Vendômoise, les yeux brillants - et une partie de sa beauté fanée se ranimera alors, fugitivement, avec l'évocation du souvenir. (...)
Elle porte une belle robe au tracé délicat, passablement débraillée à cause des événements du jour. Elle a le visage défait de peur et de chagrin pour la petite Anne quand lesPJla rencontreront ; elle deviendra hystérique à la mort de son mari. Portrait moral : Marie d'Azergues a vécu des années écrasée par la personnalité de sa belle-mère, Jeanne. (...)
Elle en a beaucoup deviné quand Louis est venu harceler devant elle la malheureuse Anne pour la convaincre d'intercéder en faveur de la capitulation auprès de Gratien. Après le meurtre, si lesPJdécouvrent que François a sans doute été tué avant l'assaut huguenot, Marie établira le rapport avec l'absence de sa belle-mère ; mais elle craint tellement Jeanne qu'il faudra des trésors de diplomatie auxPJpour la faire parler. Louis d'Azergues, avocat (le fils cadet) : Savoir : 4 Sensibilité : 3 Entregent : 4 Puissance : 2 Complexion : 2 Adresse : 2 Sciences : - Mémoriser +4 - Comptabilité + 1 - Droit +4 - Jeux de table +3 - Latin +4 - Lire/ Ecrire +4 Dons : - Perception +3 - Perspicacité +3 Urbanités : - Charme +4 - Baratin +3 - Comédie +2 - Commander +2 - Eloquence +4 - Mendier +2 - Pose +2 Tours de Force : - Dégâts +2 Efforts : - Endurance : +2 Habiletés : - Course : + 2 - Arquebusade + 1 - Equitation +2 - Escrime +2 - Jeux de cartes +3 - Jeux de dés +3. (...)
En raison de sa valeur, son prix est le triple d'une épée normale.) Portrait moral : Louis d'Azergues est unpersonnageambigu. Il est la créature de Jacques de Francheville, et il devine les raisons de la mort de son frère aîné. (...)
Au cours du scénario, l'avocat jouera donc double jeu ; d'une part, il se méfiera de sa mère et de son neveu, prêt à tout moment à trahir pour rejoindre le camp de Jacques de Francheville ; d'autre part il animera la défense du bourg dans l'espoir que Gratien soit tué au cours d'un accrochage. Comme il est innocent de la mort de son frère, il poussera bien sûr lesPJà enquêter, les orientant subtilement vers son neveu (non sans jouer la comédie de l'oncle dévoré de scrupules. (...)